Au bout de 3 années d’existence, voilà que la brasserie Blessing se décide à étoffer sa collection d’adjectifs qualificatifs en la présence d’une nouvelle bière de type stout : la Démoniaque. Autant dire que le style d’origine anglaise n’est pas ce qui s’écoule le plus facilement dans notre coin où il est tragiquement assimilé à la mondialement célèbre Guinness. Mais ouvrez donc vos chakras que diable ! Car ici c’est bio en plus d’être réalisé avec des malts et houblons alsaciens ! Donc oui, c’est forcément meilleur comme le suggère modestement mon subconscient chauvin.
Comme le dirait si bien François Fillon : on ne s’est jamais mieux servi que par soi-même. Ou un truc dans le genre. Bref, pour Adrien et Renaud c’est à peu près pareil. À force d’avoir écumé l’arrière des comptoirs de moult établissements strasbourgeois durant des années en constatant que les mêmes bières tournaient encore et encore ici et là, le duo s’est dit qu’il était temps de monter son propre bar afin de proposer des choses différentes que l’on peine à trouver ailleurs. Quitte à être un peu foufou, pourquoi ne pas faire dans le local ? Et c’est ainsi que naquit le Bar à Popol en juin 2016. Bim.
Dégustation : Imperial Black IPA, Brasserie Matten
Comme le disent si bien les fans un peu relous et pas très originaux d’une célèbre série télévisée : “Winter is coming !” . Et ils n’ont pas tort si j’en crois mon thermomètre qui commence à tirer la tronche, tel un gendarme après qu’un ivrogne ait fini de pisser sur sa fourgonnette. Pour ce qui est de nous autres buveurs de bières, c’est la période de l’année où Mère Nature nous invite cordialement à nous abreuver de nectars mazoutés avec amour afin de surmonter au mieux la rude saison qui nous attend. Voilà qui tombe à pic car la cigogne vient justement de me livrer l’Imperial Black IPA de chez Matten.
Depuis la nuit des temps, l’Homme prend plaisir à agrémenter d’arômes additionnels les mets et breuvages qu’il élabore. Bien entendu la bière n’échappe pas à ces expérimentations gustatives, aussi bien pour le meilleur que pour le pire. En attendant qu’un brasseur alsacien ne daigne lancer une bière saveur champignon, poulet frit, poivron/gambas ou encore caviar, je vous propose de scruter ce que nous propose la brasserie de la Meinau avec sa Perle Démenthe, une bière de blé (ou “blanche”) à la menthe (parce que pourquoi pas).
Dégustation : La Volupté du Chaos, Brasserie Bendorf
Loin de nous l’idée de faire la propagande abusive de Bendorf dans nos colonnes vu le nombre de critiques taillées à leur gloire ces derniers temps mais que voulez-vous, la brasserie strasbourgeoise s’avère être la plus créative de la région (du pays ?) avec déjà une bonne douzaine de nouvelles créations rien que pour cette année 2017. Nous n’allons donc certainement pas les blâmer pour cette débauche artistico-gustative, surtout lorsque la qualité est au rendez-vous. Nouvel exemple en date : la “Volupté du Chaos” qui n’est autre que la première tentative du style Berliner Weisse en Alsace. Et puisque nous sommes des bourgeois gentilshommes, nous allons évoquer sa variante agrémentée de framboises issues de la Ferme Obrecht, oui oui.
Fort d’un passé pourtant riche en brasseries, le Strasbourg d’aujourd’hui fait pâle figure face à celui d’antan. Tout du moins en terme de quantité, qui n’a cessé de faiblir depuis les années 60 suite à de multiples rachats et fermetures. Mais les années 2000 ont débarqué avec leurs gros sabots pour changer la donne, et c’est ainsi qu’ont déboulé les brasseries Perle, Bendorf ou encore La Mercière (oui je sais, c’est/c’était à Niederhausbergen mais ne pétez pas mon intro je vous prie). Depuis la fin 2016, vous pouvez également ajouter à cette collection strasbourgeoise la brasserie 3 Mâts qui ne demande qu’à s’amarrer à vos papilles.Continuer la lecture de Brasserie 3 mâts, la bière du Neuhof largue les amarres→
Dégustation : Les abysses de Baggersee, Brasserie Bendorf
An de grâce 2016, les strasbourgeois de Bendorf décident de se remonter les bretelles jusqu’à la glotte en jouant dans la cour des grands avec Les Abysses de Baggersee, leur vision de l’Imperial Stout. Ce premier essai était une réussite totale, aussi bien pour sa version de base que pour ses dérivées vieillies en barrique de whisky, et avec ajout de framboises. Autant vous dire qu’il n’y a pas eu besoin de les caresser dans le sens du poil pour qu’ils rempilent à nouveau en 2017 avec cette bière qui en a dans le buffet.
Créer sa propre microbrasserie quand on aime la bière, c’est vachement bien. C’est la galère, mais c’est vachement bien quand même. Or, vous ne le savez peut-être pas, mais le temps de “brassage” ne représente qu’une petite partie de la profession. Car derrière cet aspect “sympa” du métier se cache également le conditionnement, la livraison, le démarchage commercial, les tonnes de paperasse à scribouiller, etc. De fait, en tant que petit artisan qui sue comme un cochon à vivre de sa passion, il est important de recevoir son quota d’amour, ou au moins de se sentir un minimum soutenu. Un peu d’aide va peut-être venir du Syndicat National des Brasseurs Indépendants.
C’est en pleine période électorale – ô combien houleuse – de notre fière patrie française que les taquins de chez Sainte-Cru ont eu la truculente idée de sortir une nouvelle chimère de leurs fermenteurs, à savoir la Don’t Panic. Un nom de circonstance, vous en conviendrez. Pour ce qui est de la bière en elle-même, les trublions colmariens opèrent un bon retour aux sources des familles avec une IPA sauvagement houblonnée (après la No Risk No Fun) comme ils savent si bien en faire. V’là donc de quoi être sacrément enthousiaste avant de passer à l’acte de la dégustation.
Multipliant les expérimentations brassicoles au gré de Cycles Éphémères en plus de leur gamme permanente qui envoie du lourd, les strasbourgeois de chez Bendorf nous livrent à leur tour leur vision (débridée) de la fameuse Bière de Printemps que l’on nous bazarde chaque année au moment où les piou-pious se remettent à gazouiller, et les arbres à répandre leurs semences sur nos fenêtres. Si vous êtes familiers avec la brasserie, vous devinez à peu près à quoi vous attendre, et si ce n’est pas le cas… Hé bien préparez-vous à voir vos papilles être violentées de toutes parts avec Une Nuance de Vert.
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